Présentation générale

      Le kobudō d’okinawa 古武道 consiste en l’étude des techniques de différentes armes développées par les habitants d’Okinawa (île au sud du Japon).
 

Un peu d’histoire ….

     Okinawa est l’ïle principale de ce qui fut auparavant le royaume de Ryūkyū. Sa position permettait les échanges commerciaux avec la Chine.
     Cependant, l’île fut envahie par le clan Shimazu de la province Satsuma (Japon) au début du XVIIe siècle. Ils ont alors interdit à la classe samurai d’Okinawa (les Pechin) de porter et d’utiliser des armes.     Les techniques de combat se sont alors développées autour des ustensiles de la vie quotidienne (tonfa, nunchaku, kama, eku…) et des échanges avec la chine (sai, tinbe-, sansetsukon ….).

     La plupart des entraînements étaient faits en secret et les styles transmis principalement de maître à disciple.

          Que m’apporte l’étude du Matayoshi kobudō ?

     Les premiers pas sont particulièrement difficiles car on manipule des instruments.
Les 2~3 premières séances donnent l’impression d’être perdu. Mais si on passe au delà, l’esprit commence à moins réfléchir et le corps commence à prendre des attitudes propres au kobudō. On acquière de la souplesse articulaire et de l’explosivité dans les muscles. L’esprit devient plus vif et la mémoire est sollicitée. Comme la force ou la vigueur d’un adversaire n’entre pas en compte c’est un art qui peut être pratiqué par tous et à n’importe quel âge.
 

          En quoi cela peut compléter ma pratique du karate ?

     L’étude du kobudō est souvent présentée comme complémentaire au karate de par leur histoire à travers les âges. Le style de kobudō de maître Matayoshi a la particularité d’être empreint de ses origines chinoises. Ainsi, le maniement se fait au travers du relâchement musculaire et d’un travail des hanches précis.
     Tout le corps est mis à contribution et on travaille précisemment l’explosivité à travers l’impulsion du talon et des hanches. Un pratiquant de karate s’adonnant à l’étude du Matayoshi kobudō verra son karate progresser vers un niveau supérieur qu’il n’aurait jamais pu atteindre sans cette étude.
 

          Comment se déroule l’apprentissage ?

     Les premières armes étudiées seront le Bō, les Sai, les Tonfa et le Nunchaku.

   On apprend tout d’abord à saisir les outils et à les manipuler (frapper, tourner, bloquer…) à travers des mouvements de base appelés hojo undō.

     Ensuite sont étudiés les kata dont les aptitudes diffèrent selon les armes. Chacune apportera une manière différente d’évoluer dans l’espace et de faire face à un adversaire.
Ce sont des enchaînements codifiés et structurés de techniques qui permettent de s’approprier le contrôle des armes.

     Au sein de ces kata sont transmis des techniques secrètes qui seront étudiées au travers de l’application de ces mouvements (oyo bunkai).

     On peut pratiquer des kumiwaza qui consistent à appliquer des techniques d’attaques et de défense avec un adversaire (le plus souvent avec un bō).

     Au sein du Kenshinkan, nous pratiquons aussi le combat (kumite) qui est très sportif. Vêtus d’une armure de kendo adaptée et de bō, nunchaku, tonfa, sai en mousse (ou plastique), les adversaire s’opposent à travers des assauts. Selon les règles établies, la victoire est déterminée en 3 points (coups décisifs).
 

          Combien de temps pour être ceinture noire ?

     Il n’y a pas de durée imposée et cela dépendra de l’effort de chacun et du temps passé à s’entraîner.
     Pour un pratiquant ayant déjà une expérience du karate (positions du corps, déplacements…), 1-2 années d’études sont raisonnables.

     Pour des personnes totalement débutantes, il faudra de 3 à 4 ans.

     Une fois la ceinture acquise, on débute vraiment l’étude du kobudō et on peut étudier les armes supérieures.

     Au sein du dōjō KENSHINKAN, nous pratiquons le Matayoshi Kobudō qui est enseigné au Japon au sein du SHUREIKAN avec Murayama Seitetsu sensei.
     Nous sommes représentant du style en France.

     Afin de s’identifier par rapport aux autres groupes Européen non rattachés à l’honbu dōjō (Dōjō mère du Kōdōkan à Naha, Okinawa), nous utilisons l’appelation Sōke Matayoshi Kobudō.