Les armes (27)

     Dans le cas d'Okinawa, l'art du bâton a longtemps été utilisé par les officiels gouvernementaux (policiers), mais selon le 「Dictionnaire d’Okinawaïen」, les bō sont "des bâtons pour porter des bagages, des bâtons pour les arts martiaux", mais en général, c'est aussi une nécessité quotidienne des habitants, et de nombreuses techniques d’auto-défense qui ont été recherchées et entraînées sont transmises.
     Egalement, de nombreuses techniques ont été transmises en même temps que les arts martiaux chinois. on présume qu’il y a environ 600 ans, à l’époque où les envoyés chinois accrédités dans les royaumes voisins entrèrent dans Ryūkyū, les okinawaïens ont traversé pour se rendre à Shanghai et au sud de la Chine pour y apprendre l’art du bō jutsu de ces régions puis les approfondir de retour au pays.

     Les techniques de bōjutsu que l’on peut voir dans les plus vieux livres d’arts militaires de Chine comme le 「Wubei Zhi (Bubishi)」 ou le 「Jixiao Xinshu (Kikō shinsho)」 ont beaucoup de points similaires avec les techniques de bōjutsu auxquelles nous nous entraînons.
     Dans la 「méthode du bâton de Shàolín」 enregistré dans 「Wubei Zhi (Bubishi)」, il est écrit que “Tous les arts de guerre ont pour origine la méthode du bâton, la méthode du bâton a pour origine Shàolín”.
     Dans le 「Jixiao Xinshu (Kikō shinsho), il est décrit ”Utiliser un bō est comme lire les quatres livres (livres faisant autorité sur le confucianisme en Chine), c’est semblable à apprendre lance, sabre et crochet comme un principe (livres sur le confucianisme) pour chacun. Si les 4 livres sont brillants, les principes des six classiques sont aussi brillants ; par conséquent vous obtiendrez la méthode des armes tranchantes par le bō“.
     En d'autres termes, l'art du bâton est la source et la base de l'art des armes. À la suite de l'examen de diverses littératures, le bōjutsu d'Okinawa s’est développé sous le système d'Okinawa et des changements dans l'environnement en combinant l'art du bâton chinois et l'ancien art du bâton d'Okinawa.

     Et, dans les kata d’arts martiaux faits par les guerriers, il y a l’appelation 「....KON] qui est un caractère 「棍」 utilisé pour dédier le kata au roi de cette époque et le différencier du 「Murabō」 (bō de village).

     Ensuite, en ce qui concerne le matériau des bō, dans un premier temps, a été utilisé le 「Kuba」 dur et élastique produit dans la région subtropicale d'Okinawa. En effet, Kuba est un bois dur, c'est-à-dire que le grain du noyau a une forme ondulée (également visible dans le bois de chêne) ; il ne se brise pas ou ne se tord pas facilement lors d'une vraie bataille et même s'il doit se casser pendant la bataille, étant donné que la cassure aura un angle pointu, il aura l’avantage d’être utilisé comme une arme tel quel, et en tant que matériau pour le bō, il contient suffisamment d'éléments idéaux.
     Cependant, actuellement, 「Aka gashi」 (chêne rouge) et 「Shiro gashi」 (chêne blanc) sont généralement utilisés, et ils sont généralement appelés Rokushaku bō car ils mesurent 6 shaku (182cm).

     Dans les temps anciens, la longueur des bō tenus par les gens de la classe des samouraïs qui servaient le château royal de Shuri de la dynastie Ryūkyū était de 5 shaku 8 sun (176cm). La hauteur du Kamoi (hauteur de porte) de la maison à cette époque était de 5 shaku 8 sun, il a donc été raccourci pour ne pas ignorer son utilisation en intérieur.
     Les types de bō sont divisés en roku6shaku bō (182cm, long), san3shaku bō (91cm) et yon4shaku bō (121cm, court, aussi appelé shakuzue) ; et en tant que variantes, has8shaku bō (242cm), kyū9shaku bō (273cm), jūsan13shaku bō (393cm, aussi appelé bō à cheval).
     Une variante du rokushaku bō, de taille 8 shaku, soit 242 cm. Il est utilisé avec le kata Sakugawa nu kun.
     Le caractère 杖 se lit 「jō] mais aussi 「tsue」 qui signifie canne. L’art de Tsue à Okinawa est différent de l’art du jō japonais.
La longueur de l’arme est généralement de 80cm à 1 mètre ; mais on peut aussi utiliser des bō de 3shaku ou 4shaku.
La canne est souvent fabriquée à partir d’une racine de bambou ou d’un morceau de bois.
     Les sai sont une arme qui a été transmise par les attachés militaires chinois lorsque les communications avec la Chine étaient florissantes (dynastie Ming). Sa forme est modelée comme un corps humain et elle était portée auparavant par les officers de police ufuchiku et chikusaji (titres officiels de chef et détective) ainsi que par les officiels qui servaient de juges.
     Ils étaient utilisés pour protéger le roi, organiser la foule ou attraper les criminels, semblable au jutte japonais.

     Les Sai d'Okinawa sont utilisés par paire ou par trois. On en tient un dans chaque main et l’utilise pour exercer sa force de 「protection」 et d’「attaque」, ce qui requière de l’agilité. De plus, il est aussi possible de le lancer pour l’enfoncer sur un criminel qui s’enfuit.

     Le kanji sai 釵 s’écrit 金 (métal) en position hen (à gauche) et 叉 (fourche), c’est un mot qui signifie 「Kanzashi」 (ornement de coiffure).

     Les Sai sont également mentionnés dans les écrits de stratégie militaire 「Wubei Zhi (Bubishi)」. En Chine, les sai étaient nommés à une époque 「Tetsu shaku」 ou encore 「Tishaku」 signifiant longueur de main.
     Le nom Matayoshi no Sai provient du fait que Matayoshi Shinkō fut le premier expert d'Okinawa à fabriquer cette arme, basée sur une arme similaire qu'il avait vue à Shànghai.
     Cette arme est aussi appelée Manji sai. Sa forme rappelant l’écriture de 卍 (manji). 卍 est un symbole pour des gens et des choses de bon augure en Inde. Ca affiche une intention heureuse.
On dit aussi que ce symbole provient des poils bouclés du torse du dieu Vishnu ; mais dans le bouddhisme, il est également symbole de bon augure car apparaît sur la poitrine, les membres et les cheveux de Bouddha. Aussi utilisé comme symbole du cœur du Bouddha.

     Ils sont utilisés avec le kata Shinbaru no sai.
     Les tonfa sont une arme qui était utilisée en Chine, vers Fúzhōu, et est appelé 「Tunkuwa」 dans le dialecte de Fúzhōu.

     Cette arme a été inspirée par la poignée d’un moulin à pierre (servant à moudre le grain), c’est principalement une arme de 「défense」 qui s’utilise une dans chaque main.
     Même si on est attaqué par un sabre, une lance ou un bō ; si on bloque avec le tonfa, l’attaquant aura les mains engourdies et son arme peut même tomber.
     Le nunchaku aurait été inventé il y a environ 400 ans après l’invasion de Ryūkyū par Satsuma afin que les femmes puissent se protéger.
     Il aurait été inspiré par un dispositif d'épluchage des fibres du bananier du Japon (Bashō) appelé ku-ra.
     Les fibres de l’arbre coupé sont lavées à l’eau puis elles sont retirées à l'aide d'un outil en bambou afin de faire sortir une belle fibre servant à tisser les vêtements.

     Cependant, dans le dialecte de Fúzhōu en Chine, il s’écrit nisetsukon (bō en 2 parties), ryōsetsukon (bō en double partie). et se prononce 「Nunchekun」. La façon de l’utiliser est très ancienne et ressemble à l'utilisation du sansetsukon et du shōshikon (nunchaku avec un bout long et un court), et est grandement influencée par les armes de Fúzhōu.
     Le nunchaku est composé de deux bâtons en chêne de longueur du coude environ, reliés par une corde solide et est appelé 「Sōsetsukon 双節昆」(sō signifie double).

     Cette arme a été développée comme technique d'autodéfense et comme arme cachée ; des armes similaires sont toujours utilisées dans les guérilla près de la Corée et en direction de l'Asie du Sud-Est.
     Futokoro signifie “poche” ou “sein”. C’est un nunchaku “de poche” faisant office d’arme cachée.
     Une des origines possible du nunchaku : le mors de cheval.
Généralement en fer ou en bronze mais pour ce qui concerne ceux de l’archipel des Ryūkyū ; ils sont en bois la raison en est toujours la même pour l’époque : le prix exorbitant qui est dû à la rareté des métaux ferreux.

     Il aurait été inventé soit par les nobles (aji) soit par leurs palefreniers.

     Le mu-ge- ムーゲー était une pièce d’ harnachement répandue dans le royaume de Ryūkyū. Il en existait deux sortes : un aux arêtes arrondies pour les chevaux calmes et un autre plus grossier avec des arêtes non polies pour les chevaux nerveux.
     Ces mors, permettaient de limiter les effets de l’impulsivité des chevaux. Suite à un écart trop brusque, il surgissait alors une douleur qui freinait les ardeurs de l’animal.

     Actuellement, peu de gens savent encore fabriquer mu-ge- sur l’île principale Okinawa mais sur les îles Ishigaki et Kohama, ce savoir est encore transmis de nos jours. Il y porte le nom de 「umui ウムイ 」 et se fabrique traditionnellement avec le cœur du bois de mûrier.
     Nunti a pour sens nuchidi- (Nukite, pique de main). On la retrouve dans les écrits de stratégie militaire 「Wubei Zhi (Bubishi)」 sous le nom de 「wǔ chā 武叉」 et elle date de la dynastie Ming (1368~1644).
     Semblable à une lance, on dit que c’est une arme qui a été transmise il y a environ 600 ans, à l’époque où le trafic avec la Chine s’est ouvert. Il aurait été un outil utilisé par les pêcheurs lorsqu’ils prenaient le poisson.
     En outre, cette arme est similaire à la technique de bō utilisée à Tsukenjima, où un outil coupant est attaché à la pointe d'un bâton de 165cm et de même, deux autres outils coupants sont insérés à la hanche ou tenu dans la main. C'est un art martial qui les utilise en les lançant pour les planter sur l'adversaire (Nunti sai).
     Le tinbe- jutsu suit la tradition du Shàolín kung fu du Sud, en Chine. Historiquement, il est assez ancien et à Okinawa, il était déjà utilisé dans de véritables batailles à l'époque Sanzan (1322~1429).
     Il est transmis que 「Tinbe」 est une paire avec un bouclier (circulaire ayant une finition en laquant d’huile l’écorce du palmier à bétel ou du cuir étendu sur du bambou tressé) et un sabre court.
     Le bouclier a des modèles différents selon les écoles, et il a également été utilisé pour intimider les ennemis.

     Originaire de la province de Fújiàn, le 「Téngpái/Tōhai」 (en chinois) et était utilisé par l'armée Ming.
         Le bouclier en rotin/glycine surpasse le bouclier en bois de presque toutes les manières imaginables : il est moins cher, plus léger, plus flexible et plus robuste que celui-ci, et il ne se fend pas le long des fibres de bois (le rotin n'a pas de grain de bois).
     Cependant, le rotin ne pouvant pas pousser dans le nord de la Chine (qui est plus froid et plus sec), les troupes Ming de cette région ont dû se contenter de Tuan Pai, une variante faite d'osier tissé et recouvert avec du cuir ou du cuir brut.
     L’art de la houe est un art martial qui a été développé de la même manière que l'art du kama, et est aussi une arme avec lame, comme la faucille dans les kobujutsu d’Okinawa.
     C'était une arme utilisée par les agriculteurs, et il existe des techniques d’attaque et de défense avec le tranchant de la pointe du kuwa ou avec la partie arrière ou la partie du manche. Il existe notamment une technique spéciale pour jeter la terre creusée avec le kuwa sur l’adversaire.
     L’art du kuwa a également été recherché par les guerriers et c’est devenu une arme pratique, et a été complété sous l'influence des arts martiaux chinois.
     Même maintenant, il y a des guerriers qui utilisent cette technique de la houe à Fúzhōu et à Shànghai.

     Comme pour la faucille, l’usage de la houe 鍬 a été dévié vers un usage martial lors de la grande période de troubles de 1314.
Période pendant laquelle le royaume s’est fragmenté en trois entités distinctes 三山 :Chū zan 中山、Nan zan 南山、Hoku zan 北山.
     Cette arme était un art martial pratiqué à Shànghai en Chine.
       C’est un art martial qui a été appris et développé par un guerrier, un pêcheur nommé Asato, du village de Katsuren de l'île Tsuken (Chikin), qui fut surnommé 「Chikin Akachu-」 parce qu'il était bronzé et avait toujours le visage rouge. Chikin akachu- est un pêcheur de Tsuken et s'appelle Asato.

     Dans le passé, Tsuken Ue-kata Morinori, qui avait perdu la bataille pour la succession au gouvernement royal de Shuri, devait être emprisonné dans grotte (Chikindo-). Cependant, un partisan de Tsuken Ue-kata Morinori a pensé 「Je ne supporte pas de tuer un maître du bō」 et sans révéler l’endroit où il était, l’a caché dans la grotte de Pe-ku et a laissé le pêcheur Asato prendre soin de lui.
     Asato a appris l'art du bō de Ue-kata, mais est rapidement devenue un maître qui a surpassé son maître.
Telle est la légende de Tsuken.

     L’art de Ue-ku di utilise la pagaie d’une pirogue (kuribune). Ce sont des techniques d’attaque et défense avec la pagaie mises au point par les pêcheurs pour se protéger et lutter contre les ennemis armés d’épées, de lances et de bâtons.

     La partie 「coupe vague, NAMI KIRI」 est aiguisée et on serait coupé si on est frappé par cet endroit, c’est très puissant.
De plus, c’est une arme parfaite pour lancer le sable (sunakake) afin d’aveugler (me tsubushi). Ces attaques et défenses sont des caractéristiques propres de Ue-ku.
     C'est exactement une arme comparable à l'épée d'un pêcheur.
     L’art du Kama s'appelle Kama nu ti, et il y a environ 740 ans, à l'époque du roi Eisō (1229–1299), les matériaux agricoles tel que le kuwa (houe), le hera (bêche d’okinawa faisant fonction du soc de la charrue) et la faucille sont devenus en fer. Aussi, des armes provenant de Yamato (Japon continental) et de Chine sont importées ; beaucoup de choses sont entrées à Okinawa.

     Le kama a été utilisée comme arme vers 1314, lorsque divers aji (nobles) et hyakushō (roturiers) se sont dressés contre la mauvaise politique du roi Tamagusuku (1296~1336) à cette époque et qu’a eu lieu la division en 三山 sanzan (3 royaumes : Chūzan, Nanzan et Hokuzan).
     Cette époque fut la première fois que les paysans l'utilisèrent comme une des armes. Après cela, grâce aux échanges avec les arts martiaux chinois, le kata actuel de 「Kama nu ti」 a été créé.

     Cet art de la faucille est opéré en tenant deux faucilles avec les mains. Lors d’une bataille réelle, dans le derrière de la ceinture, une faucille est cachée et peut être jetée sur l'adversaire.
     Autrefois, quand on demandait à propos de Kama nu ti, il était dit que même en utilisant une épée, le conflit était évité ; son utilité était exceptionnelle.

     L'angle entre la lame et la poignée de la faucille est de 90 degrés, mais lorsque les deux faucilles sont utilisées en combinaison (nichō gama) l’angle peut varier à 30, 45 ou 60 degrés. Diverses techniques peuvent être appliquées pour couper les mains, les pieds, les jambes, le cou et le torse.
     C'est une arme coupante au sein du kobujutsu d’Okinawa.
     Naga kama signifie “long kama”. La faucille est montée sur un bō de généralement go5shaku (151cm). On peut facilement imaginer l’utilité d’un tel outil dans la vie de tous les jours, comme couper une branche en hauteur ou pour y récupérer des fruits.
     Cette forme de Naga kama est une spécificité unique à la famille Matayoshi. Le crochet derrière permettant de servir d’accroche.
     Certainement originaire de la hallebarde chinoise pōdāo/pu-dao (bokutō en japonais). De longueur entre 150 et 200 cm avec une lame de 60-70 cm, elle se manie à deux mains.
     D’origine humble, c’était un outil agraire qui fut utilisé comme arme de combat à partir de la dynastie Song (960~1279). Elle deviendra l'une des armes de combat rapproché les plus courantes de l'armée Qing (1644~).
     Au Japon, dans presque toutes les maisons de fermier des jours anciens, il y avait un objet ayant une lame comme un naginata appelé 「hikiri bōchō」. Cet instrument était utilisé pour couper le compost (la paille empilée sur à peu près un mètre était coupée en 5-6 centimètres de large environ pour en faire de l’engrais).
     Une corde peut être fixée au kama afin de l’utiliser comme le suruchin et de gagner en amplitude d’attaque, la corde peut mesurer jusqu’à 6 shaku (181cm) et vient s’enrouler autour du poignet.Elle porte aussi le nom de 「Himo tsuki kama」.
     La pratique de cette arme est cependant aussi dangereuse pour la personne la manipulant. Dans les années 60~70, elle est popularisée par Miyasato Eikō qui, avec l’aide de Matayoshi Shinpō sensei, en compose une danse.
     Le Sansetsukon est une arme historiquement ancienne qui apparaît dans les Chroniques des Trois Royaumes (sānguó zhì) de Chine (220~280).
     Formellement, on dit Shōrinji Sansetsukon (de Shàolín-sì en Chine). La longueur d'un bâton est d'environ 70 cm , et ils forment une chaîne de trois, ce qui est un avantage car c'est une arme beaucoup plus longue que des armes telles que le bō.

     La manipulation consiste à le faire tourner avec la main et à en faire une ligne droite comme un bō.
C'est un art martial qui développe l'offensive et la défense avec tout le corps en utilisant entre autres des techniques pour piquer ou frapper immédiatement après avoir bloqué, des techniques de frappes, de pique, pour faire tourner afin de viser le niveau gedan ou jōdan, ou encore une technique de lancer pour piquer ...

     Le Sansetsukon est cousin avec le sōsetsukon (nunchaku) et le shōshikon (un bout long et un court) et c’est une arme qui s’est développée en Chine.
     Futokoro signifie “poche” ou “sein”. C’est un sansetsukon “de poche” faisant office d’arme cachée, kakushi buki.
      Tekkō est une arme qui a été développée pour l’autoprotection, pratique à transporter et qui démontre une puissance considérable en tant qu’arme dissimulée.
     A Okinawa, le fer à cheval utilisé à l'origine pour l'agriculture a été ingénieusement utilisé comme Tekkō. En cas d'urgence, le fer à cheval à proximité avait un effet considérable sur les combats.
     La sagesse des guerriers de Ryūkyū a opéré afin de se défendre avec un fer à cheval contre une attaque immédiate et, inversement, frapper l'adversaire.
     Il a ensuite été étudié et conçu afin d’avoir un effet de force considérable pour en arriver à la forme actuelle. C’est une arme relativement moderne, de par l’impossibilité pour des paysans de posséder du fer avant le 18e siècle, dû à sa rareté.
     Suruchin est une arme qui a une longue histoire et a été développée pendant l'âge de pierre, et il est dit que c’était initialement utilisée pour se débarrasser des animaux tels que les lions et les tigres.
     Il est fabriqué en attachant une pierre à une corde tissée à partir de l'écorce d'un arbre appelé Suruga- (palmier à chanvre, Trachycarpus fortunei 「Shuro」).
     La technique consiste à le faire tourner, à l’enrouler. Alternativement, c'est une arme qui attaque en frappant.
Cet art martial a été transmis depuis les temps anciens à Okinawa, et a été complété sous l'influence du 「muchi (fouet)」 des arts martiaux chinois. Aussi, c'est sensiblement la même utilisation que les armes des bujutsu chinois telles que 「ryūsei」.
     Le suruchin a des longueurs telles que san3shaku (90cm), go5shaku (151cm), roku6shaku (181cm) et has8shaku (242cm) ; les plus courts sont souvent utilisés pour jeter, s’enrouler et faire tomber l’adversaire.
     Aussi, c’est un art martial pour lequel des armes similaires sont largement diffusées partout dans le monde.

     Une variante est appelée uni suruchin, qui consiste à accrocher des oursins par une corde pour s’en servir d’arme (comme le fléau d’arme). Dans ce cas, la longueur de corde est courte et l’arme est maintenue au centre de la corde pour être utilisée comme le bolas.
     Le kuruman bō était utilisé pour le battage du blé, c’était une arme de fermier et la façon de l’utiliser est similaire au Nunchaku et au Sansetsukon et en est une arme cousine. Historiquement, il a été utilisé comme arme depuis les temps anciens.
     Lors de l’arrivée de la flotte d’invasion de l’archipel des Ryūkyū (clan de Satsuma) une partie, des suppléants des forces royales, étaient armés avec ce qu’ils nomment des kurumambō ; des fléaux à long manche mais ils se firent massacrer par le feu roulant des mousquets japonais.

     Le fléau est un outil agricole courant en Chine et au Japon.
Au Japon, cet outil est appelé Karasao, kururibō ou encore mugi uchi bō. A Okinawa, kuruman bō.

     Parmi les arts martiaux anciens d'Okinawa, seul le kuruman bō a une technique de coup de pied dans le kata.
     Yonsetsukon est un nunchaku à quatre branches.
On pense que Yonsetsukon a été utilisé comme outil de transport.
     Cette arme se dit 「Chichi」 mais s’écrit tsuki-gama. La lame est en forme de croissant de lune et son tranchant est vers l’avant.
Une arme semblable date de la dynastie Ming (1368–1644) et se nomme ‘chan’. C’était à l’origine utilisé à la tête d’une lance.

     Le Chan (鏟, pique, bêche, pelle) est une arme d'hast chinoise unique avec une lame en forme de croissant. Il s'agit, à toutes fins utiles, d'un ciseau (comme celui à pierre) surdimensionné ou “hache de poussée”, avec une tête de hache montée verticalement qui est utilisée dans le mouvement de poussée (au lieu d'un mouvement de balancement comme une hache ordinaire).
     La lame en croissant est aiguisée des deux côtés, de sorte qu'elle peut toujours hacher raisonnablement efficacement.

     La forme la plus courante de pique/pelle militaire est également connue sous le nom de Yue Ya Chan (月牙鏟, Pique en croissant) ou Ang Yue Chan (仰月鏟, pique de la lune levée).
     Contrairement à son descendant des arts martiaux modernes (communément appelé bêche de moine), la bêche militaire n'a pas de deuxième tête de pique, mais à la place un talon en pointe est monté.
     Ryūsei est une arme de frappe originaire de Chine qui est utilisée en attachant un poids autour de l'extrémité d'une corde en le faisant pivoter.
     Le vrai nom est Ryūseisui ; Ryūsei signifie étoile filante et sui poids. Sui/omori (錘poids) peut aussi être appelé ka/uri (瓜melon oriental) car en effet, la forme du poids s’apparente à la chayote (Hayato uri). Peut-être l’origine de l’arme vient d’avoir attaché une corde à un hayato uri (chayote) pour s’en servir de moyen de défense ?

     Il en existe deux types, un "météore simple" (tan ryūsei) avec un poids d'un seul côté et un "double météore" (sō ryūsei) avec un poids aux deux extrémités. La forme du poids varie, et le poids dépend également de la préférence de l'utilisateur, mais il va entre 400g pour l’entraînement et 3kg pour le combat.
     La longueur de la corde peut varier aussi, mais mesure généralement entre 3 et 10 m. La longueur parfaite correspondrait à l'ouverture horizontale la plus large des 2 bras plus la distance entre les épaules et le sol (se tenant debout).

     Elle a comme avantage d’être facilement dissimulable et posséder une vitesse absolue. L'utilisation du ryūsei consiste à le faire pivoter autour du corps pour augmenter sa vitesse avant de le libérer pour frapper à n'importe quel angle.
     La force de frappe du poids accélère avec la force centrifuge très élevée et s’il touche un point vital, c’est assez puissant pour étourdir certainement quelqu’un ou le tuer. Même si un poids en aluminium est utilisé pour l'entraînement, un bloc de béton peut être broyé et on peut s’étourdir en se tapant la tête lors de l’entraînement.

     Ryūsei est considéré comme une arme flexible parmi les 18 armes de Shàolín et la plus difficile à manier.
     Tecchū signifie tige de fer. Il existe sous deux formes : une en métal et une en bois.

     Celui en fer semblerai d’origine chinoise, de nom Gabishi (japonais) / Emeici (Pointe Emei). Le majeur de la main passe par un anneau à rotation libre fixé au centre d’une tige en fer.
     Conçues comme des dagues, les aiguilles étaient à l'origine construites comme une arme pour combattre sous l'eau et étaient généralement utilisées par paires.
     Au Japon, on trouve comme arme similaire avec le suntetsu.

     A Okinawa apparaît une arme similaire en bois. il est fort possible qu’il ait été copié par les paysans d’une arme en fer venant de Chine et appartenant aux nobles (aji).
     Cet outil était utilisé pour réparer les filets des pêcheurs.

     Cette arme est un kakushi buki (arme dissimulée) et elle s’utilise en attaquant les points vitaux et les articulations.
     Contrairement au bō shuriken du Japon, les shuriken utilisés ici s’apparentent à de petits couteaux de lancer. La forme et la taille exactes n’ont jamais été révélées.
     L’apprentissage de cet art pour Matayoshi Shinkō date de la période où il vivait en Manchourie avec des cavaliers brigands. Il y a appris le lancer de couteaux.
     Pour l’entraînement, il est fort possible de le faire avec des bō shuriken.