Les armes

     C’est la toute première arme qui sera manipulée par un élève.
Le bokken ou bokutō (sabre de bois) est une réplique du sabre japonais, le katana. Il permet de s’entraîner aux différentes techniques sans se blesser. On l’utilise sans tsuba (garde) ou saya (fourreau).
     Le poids est d’environ 620g contre 1kg pour un vrai sabre et il est fait en chêne blanc du Japon, de Kyūshū. La pointe est aplatie pour ne pas se faire mal lors de tsuki (pique).
     D’une longueur totale de 97 cm dont 73cm représentant la lame et 24cm la tsuka (poignée). Lors de l’apprentissage technique, on apprend à utiliser la courbure du sabre.

     La saisie de la poignée est un peu spécifique dans notre école. La main droite sous la tsuba (garde) et la main gauche se place au bout de la tsuka gashira (tête de la poignée) et le petit doigt sort sous celle-ci.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Il y a des paroles secrètes dans l’école comme 「tenir un œuf à l’intérieur de sa main」 (ne pas mettre de force dans les deux mains, tenir comme si vous avez des œufs de poules dedans). Aussi, quand vous frappez, mettez de la force dans le majeur, annulaire et le petit doigt des deux mains.
     Pendant l’entraînement, il faut arrêter net les frappes à chaque fois (sans trembler). Il est important d'arrêter le bokutō que vous agitez avec force à l'endroit que vous visez. Vous pourrez ainsi couper la cible sans difficultés si vous maîtrisez ce mouvement.
     Pour les jambes, relâchez un peu les deux genoux et mettez bien les talons à plat au sol.”
     Après 4 à 6 mois de pratique, les monjin (élèves) vont apprendre à utiliser un vrai sabre avec son fourreau par la répétition de kata individuel. Il va sans dire qu’un débutant utilisera un mogitō, un sabre non affûté, permettant de pratiquer sans se mettre en danger.
     Mais avant leur apparition, on apprenait avec un shinken qui est très affûté. A plus haut niveau, il sera possible de pratiquer avec un shinken. Il est important de demander conseil avant l’achat d’un sabre.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Les personnes qui s’adonnent au bujutsu devraient accorder une plus grande priorité à posséder un sabre qui soit adapté à eux-mêmes, même sans avoir un meitō (sabre célèbre) de haute valeur.”

     Le katana est un nihontō (sabre japonais) courbé qui se porte glissé dans l’obi (ceinture) tranchant vers le haut. Il a une lame supérieure à 60 cm en général.

     La tsuka (poignée) commence par une garde (tsuba) qui protège la main, et se termine par une extrémité utilisée pour porter des coups (tsuka-gashira). Le poids d'un katana standard varie de 800g à 1 300g.

     La manière de saisir la tsuka est comme pour le kenjutsu, la main gauche saisit au bord de la tsukagashira.

     Lorsqu’il est au fourreau, le katana passe dans l’espace entre la obi (ceinture) et la hanche. La main gauche tient le koiguchi (la bouche de sortie du fourreau) et on place le pouce et l’index de chaque côté de la tsuba.

     Pour plus de vocabulaire sur le sabre japonais, voir les photos en fin de page.
     C’est la troisième arme qui sera enseignée.
Le bō (un bâton) représente une lance qui se serait faite coupée sur le champ de bataille. Il mesure 6 shaku (environ 182cm), d’un poids d’environ 1150g et il est fait en chêne blanc du Japon, de Kyūshū.

     On le manipule avec les deux mains du même sens, en frappant, le faisant glisser et piquant. Parmi ses caractéristiques, on ne l’utilise pas d’un seul côté mais on peut l’utiliser aux deux bouts en changeant le bō de côté selon la situation de l’adversaire.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Il faut tenir le bō naturellement, la largeur entre les mains doit être à peu près la largeur des épaules.
     Dans notre école, nous devons acquérir 「une forme naturelle」. Si vous tenez ou vous mettez en garde avec conscience, une surcharge se produit, provoquant des mouvements maladroits. Spécialement pour le bō, on fait le mouvement de 「shigoku (on fait glisser le bō dans une main) 」 ; on ne peut pas le manier si on tient trop fort.”
     C’est la quatrième arme étudiée et la dernière avant de commencer l’étude des techniques avancées.
Le naginata (fauchard à lame courbe) utilisé représente un manche de naginata avec sa lame en acier. Il est aussi fait en chêne blanc du Japon et pèse environ 1300g.
     On utilise une arme de longueur 8 shaku 3 sun (environ 2 m 51 cm). C’est environ la même taille qu’utilisaient les moines soldats (sōhei) à l’époque Kamakura (1185-1333) ; on l’appelle Ō-naginata.

     On n’utilise pas uniquement la partie de la lame, mais on utilise aussi bien ishizuki (le bout opposée à la lame) et on n’aura pas une bonne maîtrise si on ne tient pas vers le milieu (précisément, un peu vers ishizuki par rapport au milieu).

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Le naginata était une arme efficace dans une scène de bataille d’un combat singulier. Il a été utilisé dans les champs de bataille de l’époque Kamakura (1185-1333) au milieu de l’époque Nanbokuchō (1336-1392). Cependant, le naginata devait être tourné afin d'attaquer continuellement les adversaires, et parfois pouvait blesser accidentellement les alliés, ce qui le rendait désavantageux dans les combats de groupe. Avec le changement de style des batailles, on est venu à ne plus l’utiliser sur les champs de bataille.
     A l’entrée dans l’époque Edo (1603-1868), la lame du naginata est devenue plus courte et il est devenu l'arme utilisée par les femmes pour l'auto-défense. ”

     C’est une arme de lancer. Il n’y a pas vraiment d’ordre décidé dans l’apprentissage de cet arme. L’obstacle étant plutôt la préparation de la zone de jet et de la cible. Différentes techniques de lancer sont enseignées, selon le niveau de l’apprenant.

     Les vrais shuriken de katori shintō ryū sont des bō shuriken de taille 5 sun 6 bu 5 ri (environ 17.2cm), en métal forgé. La distance limite de séparation pour être efficace en combat réel serait de 2 ken à 4 ken (environ 3,6 ~ 7,3 mètres). Il présentait un avantage pour attaquer d’une distance lointaine que des armes longues comme la lance ou le naginata ne pouvaient pas atteindre et aussi dans les espaces étroits.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “L’entraînement au shuriken se faisant tout seul, il est essentiel de persévérer régulièrement et sérieusement. Lorsque j’ai commencé à apprendre le shuriken jutsu, je prenais pour cible un vieux tatami que j’avais reçu par le vendeur de tatami et je lançais environ 300 fois par jour durant 3 années.”
     Ce set de deux sabres sera étudié en cinquième position, après l’obtention du mokuroku (reconnaissance de niveau technique atteint).
Cette arme fait donc partie des études avancées.
     Le sabre long, tachi, sera tenu en main droite et le sabre court, kodachi, en main gauche.
L’utilisation de ces deux sabres est popularisé par la légende de Miyamoto Musashi qui créa sa propre école de sabre enseignant ces techniques de maniement double.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Dans notre école, nous nous entraînons à pouvoir utiliser librement les ryōtō ; mais il est tâche très difficile de faire face à un adversaire avec deux sabres en garde devant soi. Il n’est aussi pas si facile d’utiliser efficacement ses deux mains.”
     C’est la sixième arme étudiée.
Le kodachi (sabre court) utilisé est une réplique en bois de la vraie arme, coupante. On l’utilise sans tsuba (garde) ou saya (fourreau).
     Le poids est d’environ 300g contre 600g pour un vrai sabre et il est fait en chêne blanc du Japon, de Kyūshū. La forme est la même que le bokutō, juste plus court. Les techniques utilisent un wakizashi qui est d'environ 55 cm de long (1 shaku 8 sun) et sa lame est d'environ 40 cm (1 shaku 3 sun).

     On pourrait dire qu’une arme courte présente un désavantage, mais ce n’est pas le cas. On apprend à mettre le corps de profil et tendre le bras pour palier au manque de distance.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Il est dit depuis longtemps 「manier à une seule main donne un avantage de 5 sun (15.15 cm) 」. Donc, si vous pensez que l’arme de l’adversaire est courte et le sous-estimez, vous serez touché. ”

     C’est la septième et dernière arme étudiée.
Le yari (lance) utilisé représente le manche avec sa lame. Au bout est fixé un embout en tissu/cuir rembourré pour protéger le partenaire en cas de contact.
     La longueur de la lance est de 9 shaku 5 sun (environ 2 m 88 cm) pour un poids d’environ 1900g.

     C’est une arme très difficile à parer car le tsuki (pique) est l’attaque la plus efficace et rapide. L’adversaire doit aussi faire face à la distance qui le sépare de sa cible. Cet apprentissage fait partie des enseignements les plus hauts de notre école et transmet des enseignements secrets.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “La lance est utilisée pour piquer en visant les yeux, la gorge, l'épaule gauche, enomaru (le nombril), l’abdomen, le genou ou la cuisse ; mais pas seulement...depuis les temps anciens, il est transmis 「Ne pensez pas que la lance n’est que pour piquer」.”
     Le jūjutsu était utilisé lorsqu’autrefois on perdait les armes sur le champ de bataille ou qu’on se saisissait avec l’adversaire. Notre tradition enseigne des techniques de dégagement de saisie, de frappe, de projection et de luxation.
     Ces techniques ne sont traditionnellement enseignés qu’aux personnes au-dessus du niveau menkyo car des débutants ne sauraient contrôler et risqueraient de blesser l’adversaire.

  Ōtake sensei nous transmet :

     “Dans le cas où vous êtes attaqués sur une route de nuit, il est bon de donner l’apparence que vous abandonnez pour rendre l’adversaire négligeant, puis de frapper ses yeux fortement avec le dos de vos 4 doigts..... Il est transmis depuis longtemps l’aphorisme「nigeru ga kachi」, perdre des fois est le meilleur moyen de gagner .“

Nomenclature du sabre