Les maîtres

     Depuis la création du style par Iizasa Chōisai Ienao, cela fait 600 ans que la tradition se perpétue et la transmission a été assurée au travers 20 générations de successeurs.

     En 1960, grâce aux efforts combinés de Hayashi Yazaemon et d’Ōtake Risuke, la Préfecture de Chiba, par le Bureau de l’Éducation, Département de la Promotion de l’Éducation, section Biens Culturels, classait la tradition Katori Shintō-ryu Bien Culturel Intangible de la Préfecture de Chiba. C’est alors la première fois dans le monde des arts martiaux japonais qu’une tradition reçoit cette distinction.

     A la fois sur le sol Japonais et dans le monde entier, cet art est préservé et transmis comme une tradition martiale classique et unique à la région de Katori.
     La succession des Sōke de Tenshin Shōden Katori Shintō ryū est la suivante :

Premier : Iizasa chōisai Ienao
2e : Wakasa no kami Morichika
3e : Wakasa no kami Morinobu
4e : Yamashiro no kami Moritsuna
5e : Saemon no jō Morihide
6e : Ōi no kami Morishige
7e : Shūri no suke Morinobu
8e : Shūri no suke Morinaga
9e : Shūri no suke Morihisa
10e : Shūri no suke Morisada
11e : Shūri no suke Morishige
12e : Shūri no suke Moritsugu
13e : Shūri no suke Morikiyo
14e : Shūri no suke Nagateru
15e : Shūri no suke Moriteru
16e : Shūri no suke Morishige (Kanrokusai)
17e : Shūri no suke Morifusa
18e : Shūri no suke Morisada
19e : Shūri no suke Kinjirō
20e : Shūri no suke Yasusada
     Maître Hayashi Yazaemon Iekiyo est à Chiba-ken en 1882. Il est devenu élève de Hayashi Sakuichirō sensei de Katori shintō ryū quand il avait 15 ans.
     Il coupait du bois dans la forêt et cultivait durant la journée, puis brûlait le bois en charbon la nuit. Dans son temps libre la nuit, il marchait environ 20km de distance jusqu’au dōjō.

     Plus tard, il étudia sous le maître Yamaguchi Kumajirō, qui était le meilleur élève du 18e sōke Morisada sensei.
     Hayashi sensei, détenteur du gokui kaiden de Katori shintō ryū, servit l'école sans intérêt, même en temps de confusion comme après la deuxième guerre mondiale.

     Spécialement en 1960 (shōwa 35), année où l'école a été désignée comme premier bien culturel pour les arts martiaux ; il y a joué un rôle central.

     Sa personnalité était suave et sincère. Il était un bon modèle pour les adeptes non seulement pour sa technique, mais aussi par sa personnalité.
     La contribution de Hayashi sensei au Katori shintō ryū était le maintien attentif des techniques et de la philosophie.
     Il est décédé en octobre de l’année 1964 (Shōwa 39), il avait 82 ans.
     Né le 10 mars 1926, dans la ville de Narita, préfecture de Chiba. En 1942, il entra au sein du Tenshin shōden katori shintō ryū à l'âge de 16 ans comme élève de Hayashi Yazaemon Iekiyo.

     En juin 1960, il est devenu un gardien de la tradition sur sa désignation en tant que patrimoine culturel immatériel par la préfecture de Chiba.
     Il a également servi pendant environ 30 ans comme inspecteur des sabres japonais et armes à feu antiques de la préfecture de Chiba nommé par le bureau des affaires culturelles.

     Son travail dans la préservation de la tradition en tant que patrimoine culturel immatériel et dans le monde du sabre a été reconnu par des récompenses telles que des distinctions du ministère de l'Éducation pour service à la culture régionale, et la cinquième classe de l'Ordre du Soleil Levant, Twin Rays au printemps 2005.

     Il est détenteur du gokui kaiden du Tenshin shōden katori shintō ryū depuis 1958, à l’âge rarissime de 32 ans.
     Il a ouvert le dōjō Shinbukan en 1964 à Narita, Préfecture de Chiba, et a été en charge de l’entraînement de la génération actuelle des pratiquants du Katori Shintō ryū.
     Outre la reconnaissance de l’art comme patrimoine culturel immatériel du Japon, le Katori shintō ryū lui doit aussi d’autres réalisations.
- L’ouverture de l’école aux non-japonais, le 3 avril 1966, avec Donn Draeger comme 1er élève étranger. Depuis, l’art est devenu très populaire et recherché par un nombre de non-japonais grandissant de jours en jours.
- Une démonstration commémorative des 600 ans du fondateur, le 10 mai 1987 qui dévoila l’ensemble des techniques du Katori shintō ryū et sa philosophie aux yeux du public.
- Les différents articles et ouvrages qu’il a écrit et permis de réaliser. Son ouvrage culminant étant「 Heihō, la stratégie de la paix」 en 2012. Il a aussi autorisé de nombreux documentaires filmés sur cet art resté secret au cour des siècles. Ōtake sensei a toujours mis en avant l’art comme étant 「Heihō」, une stratégie de la paix en opposition à un art de guerre.
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Les préceptes de l'art martial de Katori Jingū

一, Respect pour les dieux et la maison impériale, faire don de soi-même pour la fondation de la nation et de la société.
一, Attacher de la valeur à la bienséance, un esprit et un corps pur et s’efforcer à avoir une noble personnalité.
一, Cultiver l'intelligence et la force, cultiver l’esprit et capacité à vaincre le vice et incarner la vérité. -
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Ōtake sensei nous a quitté le 8 juin 2021. 
     Nobutoshi Sensei est le 29 avril 1952 et a commencé avec la formation en iai jutsu à partir de 5 ans et avec le reste du programme à partir de 13 ans.

     Quand il avait 10 ans, il a figuré dans un article avec son père Ōtake Risuke sensei.
Le magazine s'appelait Japanese Child (Nihongo Kodomo). Il faisait souvent des démonstrations d'iaijutsu et à différents endroits dès l'âge de douze ans, par exemple au sanctuaire Meji à Tokyo en 1972. Il démontrait parfois avec son père et parfois avec d'autres étudiants.
     En tant qu'enfant et jeune adulte, il enseignait à des étudiants adultes et à son frère.
     Lorsqu’il eu 11/12 ans, il a fait une démonstration de bō (uke) avec Donn Draeger.

     Au cours des premières années, Nobutoshi sensei ne s'entraîna directement avec son père qu'après avoir atteint l'âge de 20 ans, car son père et lui faisaient principalement de l’enseignement.
     Il s’entraînait aux shuriken presque tous les jours et a commencé à couper des bambou avec un katana vers l'âge de 6 ou 7 ans.
     À l'école, il s'ennuyait et ses notes en souffraient. Il pratiquait le yari (parmi les kata les plus avancés de l’école) lorsqu’il était collégien.

     Nobutoshi sensei suit avec succès les traces de son père en permettant à de nombreuses personnes d’entrer dans la tradition, lors de stages à l’étranger qu’il donne dans le monde entier.
     En France, il a donné 2 séminaires en Bourgogne : 2015 et 2019.

     Depuis 2017, il est nommé le successeur officiel de son père pour la tradition et au sein du Shinbukan dōjō.
Mars 2009, lors de mes années au Japon auprès de Otake sensei
Mai 2019, Remise du Mokuroku des mains de Otake Nobutoshi sensei