KATA

     Cette forme a été transmise au maître Uechi Kanbun par maître Shū Shi Wa.
Ce kata de base constitue le noyau du Pangainun ryū. Posture, vision acérée, méthode de déplacement, de respiration sont entrainés et développent la force physique et mentale.
           Sans apprendre correctement Sanchin, on ne peut maîtriser le Uechi ryū.
“Le plus simple et le plus compliqué, le commencement de la fin”.

     C’est un kata de durcissement et de respiration qui endurcit et renforce tous les muscles du corps.
     Une des particularités consiste à tester le pratiquant pendant l’exécution de ce kata (Sanchin kitae). Le sensei frappe l’élève en des points bien précis, où les muscles relâchés se sentent mais ne se voient pas. Avec l’habitude du contact et une respiration spécifique, le corps est capable d’absorber sans effort un coup réellement porté.
     Une fois passé le stade de la peur du coup, on se consacre à la technique et les progrès en combat sont plus rapides et efficaces.
             (niveau 3e kyū)

    La création du kata par Uechi Kanei débute en 1954, Itokazu Seikō sensei a aussi contribué à son élaboration lors de ses années au dōjō du sōke.

     C’est le seul kata contenant des attaques en seiken.

     A l’origine ce kata utilisait des attaques en shōken (phalange de l’index) mais les 3 premières attaques furent changées par la suite en seiken (poing fermé).

     Ce kata apprend aux nouveaux élèves le concept de maîtrise de la force naturelle à travers des techniques essentiellement du style du tigre.
             (niveau 2e kyū)

     A l’origine, le kata s’appelait Dai ni se-san (second Se-san). Il comprend de nombreux mouvements de Se-san car conçu dans le but de préparer son apprentissage.

     Bien qu'il soit destiné aux débutants, il est assez difficile car il y a de nombreux mouvements comme hirate mawashi uke, furi hiji en suegoshi, boshiken zuki.

     Ce kata enseigne le concept de précision dans le timing à travers l’utilisation de techniques de grue. Il est extrêmement unique et attrayant avec un sens de la vitesse et de la netteté et des mouvements vigoureux et agiles.

     Le kata débute en sanchin nuki, suivi de shōken hasami uchi et uraken zuki en rentrant le corps. Suivi par sokusen geri gauche puis droit. La première moitié enchaîne les attaques sans un souffle. La fin est décidée en sautant vers la poitrine de l’adversaire et enchaînant 3 techniques : hiji zuki, ura ken, shōken zuki.
             (niveau 1er kyū)

     Ce kata a été créé par Uehara Saburō (1900-1965), élève de Uechi Kanbun, en 1963.

     Il enseigne le concept de mouvement souple comme des fouets des techniques du style du dragon.

     La défense et l’attaque sont effectuées par le même bras. On peut utiliser les deux bras et un genou pour la défense en supposant deux ennemis.

     Une des caractéristiques est de frapper en sokusen geri à 2 reprises de la jambe arrière et, au moment calme du kata, il faut réaliser 3 mouvements en même temps (sukui age uke, harai sukui uke, hiza uke/neko ashi dachi) qui demandent la maîtrise de son équilibre.

     C’est le kata le plus difficile à maîtriser au niveau des kyū.

             (niveau 1er dan)

     Ce kata a été transmis au maître Uechi Kanbun par maître Shū Shi Wa. Quand on arrive à ce kata, on rejoint les ceintures noires, c’est à dire l’âge adulte pour un combattant.

     Il est basé sur Tsuruken (boxe de la grue) et permet de répondre immédiatement à une attaque et de se former à une bataille réelle.

     Il est caractérisé par la plupart des techniques avec les mains ouvertes, sokusen geri et se tenir debout comme une grue.


C'est un kata qui nécessite de la vitesse et une force explosive.

     Il rappelle le mouvement détendu mais puissant de l’animal imaginaire, le dragon avec le départ comme la gestuelle du kata Sanchin.
      Sans faire de pause, les mouvements d’attaques de hasami uchi, les boshiken zuki successifs suivi de hiza geri s’enchainent.
L’apogée vient à partir de tsuru dachi pour sauter à portée de l’adversaire et enchaîner 3 techniques.
     Il n’y a aucun mouvement inutile ou en force. Le saut rappelle l'apparence élégante d'une grue qui essaie de s'envoler et l'apparition d'un tigre féroce sautant par-dessus sa proie.
             (niveau 2e dan)

     Ce kata fut créé par Uechi Kanei et un de ses premiers élèves, Tomoyose Ryūkō (1928-2019) vers la fin des années 1950.

     Une traduction du nom est d’utiliser la phonétique et peut vouloir dire “forme des 10 dragons”, comme il y a 10 techniques de dragon dans le kata.

     Ce kata enseigne le concept de stabilité du fait que les 4 techniques consécutives en position du tigre “tora no kamae” appellent à un sens fort de l’équilibre. Le bas du corps doit être fort ancré.
     Il a été conçu pour les élèves de niveau dan qui ont besoin de systématiser la méthode d’enseignement.

     Un point spécifique est la technique de démarrage venant briser le coude de l’adversaire en le cisaillant mais la plus grande caractéristique sont les moments “calme” où sont appliqués les mouvements doux de wa uke avec Neko ashi dachi.
             (niveau 3e dan)

     Ce kata fut créé par Uechi Kanei vers la fin des années 1950.

     C’est le niveau d’indépendance pour le combat parfait, quand on maîtrise ce kata.

     Il contient beaucoup de techniques avec un degré fort de difficultés, comme hasami daoshi ou sukui age entre autres. Il a un rôle de pont pour une transition en douceur vers le kata de plus haut niveau.

Il y a beaucoup de mouvements qui ressemblent à Sanse-ryu-.

     Il débute avec un mouvement doux de shukōken haut bas gauche droite puis tel un tigre féroce se jetant sa proie, vient frapper d’un pas agile avec tate hiji.

     La spécificité de ce kata est d’alterner du“calme”au “mouvement”ainsi que les mouvements en changeant le timing.
     Le mouvement 「Koi no shippo uchi」a été incorporé seulement dans ce kata. Il nécessite une ténacité et une puissance de torsion inférieures, et se caractérise par sa vitesse et son mouvement dynamique.
             (niveau 4e dan)

     Ce kata a été transmis vers 1907 au maître Uechi Kanbun par maître Shū Shi Wa.

     Ce kata final combine tous les concepts précédents pour anticiper l’attaque.
Il évoque aussi 360 degrés, un rond entier ; il utilise toutes les techniques du Pangainun ryū et fait face sur 360 degrés. La maîtrise de ce kata montre combien le pratiquant est arrivé à un très haut niveau, afin qu’il puisse résoudre seul, la situation difficile d’être encerclé par plusieurs ennemis.

     Lors de l'exécution d'un enbu (démonstration), en supposant des ennemis dans toutes les directions, la caractéristique est l’exécution d’une myriade de techniques sans restrictions entre rigidité et souplesse avec une agilité imparable aux yeux du profane.

     La spécificité de ce kata est que les phases “calme” et de “mouvement” sont subtilement entremêlés. Le”calme”apporte un gout de brise rafraîchissante et le”mouvement”est une rafale en soi, extrêmement dynamique.
     En supposant des ennemis de tous les côtés, les mouvements qui leur font face deviennent une illusion flexible, et l’enbusen (direction du kata) où les cercles et les lignes droites se croisent est splendide.
     La beauté, la force et la vitesse sont en complète harmonie.