Kito Ryū Jūjutsu

     Kitō Ryū vient du style Fukuno-ryū de Fukuno Shichirō.uemon Masakatsu.
Fukuno est né à Naniwa Settsu (Ōsaka), il a appris le kenpō de Chin Gen Pin (1587-1671) au temple Kokushō-ji à Edo Azabu (Tōkyō) avec Miura Yojiemon et Isogai Jirozaemon.

     La tradition fut suivie par Terada Heizaemon Sadayasu qui tranmis le style Fukuno-ryū à Terada Kan-emon Masashige, un vassal du daimyō Kyōgoku Takakuni (province de Tango). Celui-ci fut la 3e génération après Fukuno Masakatsu. Il changea le nom en Kitō Ryū.

     Aussi, un élève du Fukuno ryū nommé Ibaraki Matazaemon Toshifusa (Ibaraki Sensai) nomma son style 「 Kitō ryū Midare」et Terada Masashige nomma son style Jikishin ryū jūdō. Il est dit que ce fut la première fois que jūjutsu fut nommé jūdō.

        Cependant, on dit en général que Kitō Ryū fut fondé par Terada Kan-emon Masashige.
     Kan-emon a d'abord servi Kyōgoku Takakuni, mais a ensuite servi le domaine de Matsue.
Il y eu de nombreux disciples et de nombreuses branches à travers le Japon. Parmi les disciples, Yoshimura Hyōsuke Sukenaga était exceptionnel ; plus tard, Masashige reçu 200 koku (équivalent à 15 Millions de yens actuels) pour servir la famille Mori de Tsuyama à Sakushū (préfecture d'Okayama).
     Kitō ryū a mis au point des techniques de projections, de sutemi, avancées provenant des techniques en armure des champs de bataille.
     Cette pratique a été fondée par Ibaraki Sensai Toshifusa, un disciple de Yagyū Munenori (1571-1646), avec Fukuno Shichirō.uemon Masakatsu durant l’époque Kanei (1624~1645).

     Ibaraki Sensai (ayant appris de Yagyū Munenori le Shinkage-ryū et le bouddhisme Zen de Takuan Sōhō (1573~1645)) mit au point une méthode qu’il appela 「Kitō ryū Midare」. Il semblerait que celui-ci fut au préalable élève de Fukuno Masakasu (Fukuno-ryū devenant Ryōi Shintō-ryū).
     Au travers des échanges avec Fukuno Masakatsu, la forme évolue pour être formalisée en「Kitō ryū Kumiuchi」par Terada Kan-emon.

     D’autres écrits indiquent que Masashige aurait appris le Kitō ryū Midare de par son oncle, Terada Hachizaemon Yorishige. Mais on ne peut être sûr des interactions entre Fukuno et Ibaraki et la manière qui a donné naissance au Kitō ryū de Terada.

     La méthode d’énergie de Kitō ryū jūjutsu a été transmise au travers des techniques de Jūdō moderne. Il y a dedans de nombreuses techniques de sutemi, et il est très difficile de réussir à arranger ensemble des techniques de combat en armure faite pour tuer.
     Cette majestueuse forme est préservée au sein du 「Koshiki no kata」 du Kōdōkan. Les techniques de Jūdō yoko wakare, seoi nage et hiki otoshi proviennent directement du Kitō ryū.

Midare 乱 (signifiant désordre, conflit, lutte) se lit aussi 「RAN」et donnera naissance au 「RANDORI」du Jūdō .
Dans Kitōryū,「KI」起 signifie se lever et「TŌ」倒 signifie tomber.

     Kitō ryū Jūjutsu est un moyen de vaincre l'ennemi en réagissant et en s'adaptant naturellement en fonction des situations, quelle que soit leur puissance ou leur force. En d'autres termes, quelle que soit la férocité de la puissance ou de la force de l'adversaire, il faut toujours avoir la confiance nécessaire pour gagner.
「HONTAI」no maki
     C’est le premier rouleau de transmission remis aux élèves. Il transmet l’état de conscience recherché et la façon d‘utiliser le corps.
L’accent est mis sur l’obtention d’un corps serin et silencieux, mais il est très difficile d’atteindre cet état.
     Il y est aussi dit que si l'entraînement pour maintenir une tension appropriée dans le bas de l'abdomen était effectué par l'alchimie taoïste, le corps deviendrait naturellement plus mou et il serait possible d'atteindre l'état 「Tenchi ittai」(un corps liant ciel et terre).
     Cette école met un accent profond sur la connaissance de soi et la confiance pour correspondre à la puissance et à la force de l'adversaire. Hontai: signifie "vrai corps" qui est 「Shinrikyorei」, c'est la condition du néant.
La surface de ceci est Shinki Fudō ou Fudōshin (esprit immuable) .
     Si on rencontre un ennemi et qu’un sentiment naît, alors le cœur se met en action, ce qui n’est pas bon. Si on peut regarder et rencontrer l'ennemi avec Fudōshin et rester complètement détendu, c'est déjà le HONTAI. Ce qui souligne l’importance de la 1ere technique nommée TAI.

「TEN」no maki
     Il est expliqué qu’il faut contrôler l’adversaire que l’on soit debout ou tombé.
Pour cela, on rejette sa propre force et utilise la force de l’adversaire pour gagner.
On ne peut gagner en comptant uniquement sur sa propre force.
C’est appelé 「Jū no ri」.

「CHI」no maki
     9 enseignements y sont inscrits.
「敵に柔剛強弱 Teki ni Kyōjaku jūgō」une force flexible envers l’ennemi.
「無拍子 Muhyōshi」Ne pas permettre à l'ennemi de percevoir son esprit. S’entraîner à leur faire mécomprendre son rythme.
「調子 Chōshi」Le momentum des mouvements
「位 Kurai」gagner sans combattre selon les actes de l’ennemi
「先々先 後先 Sensensen gosen」Arriver avant, renverser l’ordre (Prendre l’initiative / contre-attaquer)
「水上之胡蘆子 Suijyō no Korosu」Pousser une gourde sur l’eau (proverbe Zen de Takuan)
「気體 Kitai」Cultiver sa propre énergie (au niveau de la poitrine)
「志気力差別 Kokorozashi Kiryoku Sabetsu」Discrimination de la volonté
「前後際断 Zengo Saidan」Vivre dans le présent sans être lié par le passé et sans se soucier de l'avenir (proverbe Zen de Takuan)

「JIN」no maki
Y sont inscrites les 14 techniques OMOTE et les 7 techniques URA.

S’y ajoutent les techniques de 小尻返 Kojiri Kaeshi, 柄取 Tsuka Dori,諸手取 Morote Dori, 二人捕 ninin dori, 四人詰 Yonin tsume, 戸入 To iri, 鎧組 Yoroi Kumi, 居合 Iai, 早縄 Haya Nawa, 中 Atari (atemi).

「SEI」no maki
     A propos de la relation entre bien et mal, l’impartialité modérée entre les deux énergies Yin et Yang, aussi la combinaison entre la nature humaine - l’esprit - l’énergie.
     A l’origine un système complet, la seule transmission qui a perduré de Kitō ryū est le kata 「Kitō Jūdō Yoroi Kumiuchi no kata」 datant de 1661, avec 21 techniques (22).